22 octobre 2007

Retour aux sources pour les uns et découvertes pour les autres

Tout d'abord commençons par un incontournable. M. Louis Amstrong. Ce monsieur vit le jour en 1901 à la Nouvelle-Orléans. Amstrong fut tout d'abord reconnu pour son talent de trompettiste. En 1935, il se rompt l'orbicularis oris, un muscle labial et est obligé de mettre sa carrière de trompettiste en parenthèse pendant un an. Les lèvres meurtries, il ne retrouvera jamais sa virtuosité. Après avoir passé de nombreuses années sur la route, il s'installe de façon permanente dans le Queen en 1943. Louis Armstrong continua ses tournées sur un rythme effréné et ne s’arrêta que quelques années avant sa mort. Il mourut d'une attaque en 1971 à l'âge de 69 ans. Il fut enterré au Flushing Cemetery, à Flushing dans l'état de New-York. Louis Armstrong créa quasiment à lui seul le rôle de soliste de jazz, transformant ce qui était à l’origine une musique folklorique collective et en une forme d’art avec des possibilités sensationnelles d’expression individuelle. Armstrong peut être considéré comme l'inventeur du jazz chanté. Il jouait de sa voix râpeuse si reconnaissable avec une grande maîtrise dans l'improvisation, liant les paroles et la mélodie des chansons de manière particulièrement expressive. Let's fall in love! (La vie en rose - What a wonderful world)





Maintenant je voudrais vous présenter un mec hallucinant! Jake Shimabukuro. C'est un véritable virtuose du ukulélé que l'on surnomme d'ailleurs assez justement le "Jimmy Hendrix du ukulélé". Lire le billet du Nouvel Ob's au sujet de cet hawaïen de 27 ans. (Let's dance - Crazy G)





Voici maintenant, The John Butler Trio. Ce nom vous est peut-être plus familier que celui de Jake Shimabukuro. The John Butler Trio est un jam band australien dirigé par le chanteur et guitariste John Butler. Dans la lignée de Ben Harper, il mélange folk, reggae, soul avec succès. Je vous laisse apprécier! (Zebra - Ocean)





Et pour finir, ah! toute notre jeunesse! Il faut dire que nous sommes tous très vieux! Eric Clapton et Aerosmith. Let's appreciate! (Crying - Tears in heaven - I don't wanna miss a thing)









13 septembre 2007

LANCEMENT DES MUNICIPALES 2008

C'est parti pour les municipales 2008, la campagne est lancée. En effet, les élections sont prévues pour mars.

Premier objectif pour les candidats: obtenir le soutien d'autres grands maires. Et, à ce jeu-là, tous ne rencontrent pas le même succès.

Le 4 septembre dernier, Bertrand Delanoë, déclare sa candidature en diffusant notamment sur son site de campagne une vidéo de soutien du maire de Rome, Walter Veltroni, figure politique transalpine montante.

Son adversaire UMP, Françoise de Panafieu, ne pouvait être en reste. Mercredi, elle a profité de la venue à Paris du maire démocrate de Chicago, Richard Daley, pour elle aussi apparaître aux côtés d'un dirigeant de première importance.

Mission accomplie. En apparence. Si elle obtient bien une photo à ses côtés, c'est au prix d'efforts acharnés (cf. vidéo ci-dessous):

Etrange non, de déployer un tel stratagème pour s'assurer un soutien de façade, le choix de la personnalité interpelle, puisqu'en effet, Richard Daley, le même jour, a affiché clairement sa préférence pour Bertrand Delanoë, espérant que "la population allait le réélire massivement":


Déjà contestée au sein de son propre camp par le député UMP Bernard Debré, François de Panafieu devra miser sur un autre édile pour agrémenter à son tour son site de campagne.



Tout va mal pour Mme de Panafieu, Paris va mal, pour l'emploi et biensûre c'est le maire qui gère ça! Françoise...

Ah, Paris va mal!!! Ce n'est pas le maire qui crée des emplois, attention risque de fonctionnaires! Pensez madame, pensez! (dit en passant, vélib a crée pas mal de petits emplois).

Pour le stationnement, ce n'est pas faut, Paris va mal, mais chers amis parisiens, il faut savoir ce que l'on veut. Tout parisien est paradoxal. A la fois, on voudrait un Paris plus aux parisiens, plus piéton, moins de voiture car trop de pollution et de nombreuses mesures allant dans ce sens ont été prises et de l'autre on râle car plus assez de place pour les voitures (Quand personne n'est d'accord, ne faut-il pas tendre vers un idéal?). Des efforts sont faits, prenez comme exemple vélib, formidable réussite, ou encore les tramways, les couloirs de bus (oui beaucoup confirmerons que lorsque le bus est dans son couloir, il va bien plus vite qu'auparavant, mais vous souvenez vous de ce que cela était il y a tout juste 10ans?). Nous sommes d'accord que des efforts sont fortement attendus concernant le métro ou RER, mais c'est un problème qui prendra plus de temps, tout d'abord pour raison économique et surtout, il est plus complexe d'améliorer les métros, les stations sous terre que les bus.
Revenons à nos voitures. N'oublions pas une chose essentielle: c'est aussi aux parisiens de se responsabiliser. Les parisiens doivent changer leurs habitudes. Ici, je ne pointe du doigt que ceux qui n'ont pas forcément besoin de prendre leurs voitures, ceux qui ne le font que par un souci de confort. Soyons solidaires (solidarité? ça vous dit quelque chose?).

Parlons de l'environnement? Oui je sais Françoise, Paris va mal!
Mais Françoise, vélib, le fait qu'il soit plus difficile de se garer ne crois-tu pas qu'il s'agit d'une manière de faire reculer le nombre de voitures dans Paris et d'encourager les parisiens à prendre un autre mode de locomotion quand cela leur est possible, puisque je te rappelle que "Paris va mal" et Paris est pollué (attention je ne vise absolument pas dans mes propros tous ceux, et je sais qu'ils sont nombreux, qui ont un réel besoin de leur véhicule pour travailler ou autre, mettons-nous d'accord sur cela).
On essaie donc de limiter les voitures (stationnement payant, couloir de bus donc les voitures râlent car il est plus difficile de circuler, oui mais en bus ça va plus vite et connaissant les parisiens et leur petit confort s'il n'y avait pas de mesures prises dans ce sens, ils prendraient toujours leur voiture pour un oui ou pour un non), on consulte les parisiens: souvenez-vous, nous avons été consulté sur le projet d'urbanisation de Paris, on nous proposait d'aménager des toîts verts, de reboiser, souvenez-vous cette consultation de tous les parisiens, une excellente initiative, maintenant il faut la mettre en pratique, mais ça ne ce fait pas du jour au lendemain.

Paris en panne? Oui Françoise, on sait, on sait Paris va mal!
Personnellement, je n'ai jamais vu Paris aussi rayonnante et dynamique. Toute cette culture qui s'offre à nous, je pense entre autre à la nuit des musées ou la nuit blanche, Paris cinéma l'été sur les quais, Paris plage, et tant d'autres choses.
Mais Françoise, je vous l'accorde, tout ne va pas bien, le logement par exemple. Malheureusement le maire ne peut rien faire concernant les prix de l'immobilier... c'est un marché comme un autre. Mais pour sûr, ce qui manque à Paris, c'est une vrai mixité intra-muros. C'est si facile au maire du 6ème, du 7ème ou du 16ème de dire non, pas de logements sociaux ici, faite donc ça dans le 17ème, le 13ème. Oui mais dans le 13ème, nous sommes l'arrondissement de Paris qui en possédons le plus, il faut que les populations se mélangent, arrêtons de parquer les riches à l'ouest et les pauvres à l'est (s'il en est ainsi à Paris, c'est pour une raison historique (merci Béné), en effet les vents soufflant principalement de l'ouest vers l'est, on mettait les pauvres à l'est pour qu'ils aient le plaisir de respirer la pollution!).

Tout ne va peut-être pas à Paris, mais tout va de mieux en mieux depuis que M. Bertrand Delanöe est Maire de Paris.


J'aime ma ville, j'aime Paris, je vote DELANÖE en 2008



15 juin 2007

En attendant dimanche: DSK dans le nouvel Ob's

La Nouvelle Bataille des Valeurs


Par Dominique Strauss-Kahn



Dans le Nouvel Observateur


« Pour conclure cette série de réflexions dans « le Nouvel Observateur », je voudrais dire quelques mots des valeurs qui peuvent guider la gauche aujourd’hui. Nous critiquons le monde tel qu’il est et nous voulons le transformer, mais nous ne pourrons le faire qu’en sachant ce que nous voudrions qu’il soit. Le socialisme du réel ne peut se passer de l’idéal d’une société juste. Les Français exigent des partis des réponses concrètes aux problèmes de leur vie quotidienne, mais ils cherchent également dans le discours politique une représentation de ce qu’ils font et peuvent faire ensemble. De ce point de vue, nous n’avons pas perdu en ce début d’année 2007 la seule bataille des projets économiques et sociaux. En laissant Nicolas Sarkozy imposer sa vision de la nation, de l’ordre, du travail, du mérite, nous avons aussi perdu la bataille des valeurs, faute de l’avoir livrée avec nos armes. Il y a, bien sûr, au coeur de la gauche, une aspiration qui traverse les époques : une soif de justice et de liberté, une révolte contre la fatalité, les privilèges et la domination, un humanisme fondamental qui conduit à reconnaître en chaque homme un alter ego. Née des Lumières, elle a été portée par la Révolution française puis par le mouvement socialiste dont nous sommes les héritiers. Elle nous survivra. Mais cette aspiration ne suffit pas à nous définir. Les valeurs elles-mêmes ne sont pas épargnées par le mouvement du réel et de l’Histoire. La gauche est une conscience collective qui cherche sa voie à travers des expériences successives. Nous avançons, nous tâtonnons, nous inventons des modèles ; et à chaque époque nouvelle, nous devons tirer de ce que nous avons appris de nos succès, de nos erreurs et de nos oublis aussi les leçons qui nous permettront de reformuler notre vision du monde.

La liberté ordonnée

Les années 1960 et 1970 nous ont légué une cohérence marxiste et libertaire : alors que les libertés économiques étaient suspectes, les libertés individuelles se trouvèrent sacralisées. Cet héritage demeure notre socle. Face à l’insécurité économique, aux dégâts écologiques, aux inégalités sociales qu’il engendre, nous persistons à vouloir réguler le capitalisme. Contrairement aux libéraux, qui veulent « libérer » le marché de toutes ses entraves, nous continuons de penser, en sociaux-démocrates, qu’il faut organiser la tension entre le capital et le travail. Aussi nous efforçons-nous d’encadrer le fonctionnement du marché. Mais, parallèlement, nous avons progressivement reconnu que la liberté d’entreprendre était source d’efficacité économique et créatrice de richesse. De notre capacité à convaincre de la cohérence de ces deux affirmations - la nécessaire régulation du capitalisme et la nécessaire promotion des entrepreneurs - dépend, pour une bonne part, l’avenir de la gauche. Il nous faut de même concilier la loi et l’ordre. Frappée d’hémiplégie, la gauche a longtemps négligé la répression, confiant à la seule prévention le soin de garantir la sécurité. Une pathologie symétrique conduit aujourd’hui la droite à tout miser sur la répression. Sanctionner sans faiblesse les atteintes à la loi après avoir mis en oeuvre les moyens permettant d’éviter la multiplication des infractions : telle est la voie que doit emprunter un socialisme du réel. Le moment est venu d’entériner cette évolution idéologique. Pour traduire ce double rééquilibrage - de la liberté et de la responsabilité, des droits et des devoirs -, j’aime à parler de liberté ordonnée. Les batailles sémantiques et symboliques sont des batailles politiques ; à l’heure où la droite engage une offensive caricaturale contre l’esprit de Mai-68, je crois important de montrer que la gauche est capable de faire bouger les lignes sans pour autant céder en rien, ni dans les mots ni dans les propositions, à l’idéologie de ses adversaires.

L’égalité réelle

Poser en principe que les seules inégalités sociales et économiques acceptables sont celles qui bénéficient aux membres les plus défavorisés de la société, c’est donner un contenu concret à l’égalité. Il ne s’agit pas d’éliminer les différences « naturelles », même si l’on sait à quel point elles sont socialement et familialement conditionnées. L’égalitarisme niveleur, qui est par exemple à l’origine d’utopies scolaires comme celle du « collège unique », refuse aux plus mal lotis ( promus de classe en classe à l’ancienneté ) l’opportunité de progresser selon des rythmes et des méthodes adaptés à leurs capacités réelles. Parce qu’il bride les talents des plus doués, cet égalitarisme est responsable d’une seconde injustice à l’endroit des moins favorisés : les chances qu’ont ces derniers de bénéficier un jour du fruit des efforts des premiers en sont diminuées. La justice ne consiste pas à nier ou à entraver les talents au prétexte de leur répartition arbitraire, mais à les faire contribuer à l’amélioration des perspectives des membres les moins bien dotés de la société. La conception sociale-démocrate de la République, ce n’est donc pas l’égalitarisme niveleur. Mais ce n’est pas davantage l’ouverture d’une course inégale à la domination telle que la prône Nicolas Sarkozy, lequel semble faire sienne la formule de Hayek : « A ceux qui ont, l’on donnera. » Ma conception, c’est celle de la mutualisation des talents : nous devons les regarder comme des atouts collectifs et nous considérer mutuellement comme les bénéficiaires des avantages résultant de leur épanouissement. Il n’y a rien de choquant à prétendre que l’activité collective de la société est mieux à même que l’égoïsme individuel de soutenir nos efforts, de susciter notre contribution, et de rendre réalisable ce dont nous sommes capables.

La fraternité laïque

À la fragmentation du salariat qui érode le sentiment de classe, à la mondialisation qui désarticule les Etats-nations s’ajoute depuis quelques décennies la montée d’une forme d’individualisme invitant chacun à cultiver son autonomie et à affirmer sa différence. Mais les solitudes et les angoisses qui accompagnent cette nouvelle donne font aussi resurgir les besoins d’appartenance et les revendications identitaires. De nouveaux réseaux de communication et de sociabilité se développent, de nouvelles références territoriales ou religieuses apparaissent, mettant sous tension la conception républicaine de la nation. L’égalité réelle suppose le souci du bien commun. Mais elle ne requiert pas l’uniformité des croyances, des moeurs et des cultures. Respecter l’égalité des droits des citoyens impose de ne pas leur prescrire une manière de vivre déterminée ou une conception particulière du bonheur privé - fût-ce celle de la majorité d’entre eux.

C’est ainsi que la pluralité des orientations sexuelles appelle de la part de la démocratie autant de respect que la diversité culturelle : elle est une richesse que doivent accueillir favorablement les sociétés libres, un des innombrables moyens par lesquels ces dernières échappent à l’uniformité. Il y a toutefois un point sur lequel nous ne devons pas, à mon sens, transiger : notre refus d’une communautarisation insidieuse de la société et de l’espace public qui, en enfermant les individus dans des identités figées et en imposant une représentation ethnicisée de la société, perpétuerait durablement les inégalités. Loin de tout archaïsme, notre attachement viscéral à la laïcité reste, de ce point de vue, un combat pour l’émancipation et l’égalité.

Là aussi, la doctrine de la gauche doit faire la part entre la fidélité à son héritage idéologique et la prise en compte des nouvelles réalités sociologiques. L’hospitalité que la démocratie accorde aux différences n’est pas faite d’indifférence aux individus et aux valeurs : elle résulte de la séparation à laquelle procède la démocratie entre le public et le privé d’une part, le politique et le religieux d’autre part. La démocratie ne peut donc admettre qu’au nom de leur singularité personnelle ou de leur particularisme culturel des individus ou des groupes remettent en question la laïcité, condition même de la tolérance dont ils bénéficient.

Le progrès maîtrisé

Comment achever l’esquisse d’une refondation de la gauche sans revenir sur la notion de progrès ? Cette dernière n’est plus à la mode. Le repli sur elle-même d’une société inquiète laisse douter du progrès social ; les bouleversements environnementaux font voler en éclats l’illusion de l’asservissement sans limites de la nature ; l’émergence de nouvelles interrogations morales, liées par exemple à l’utilisation des cellules souches ou des OGM, effraie autant qu’elle fascine. La défiance qu’inspire l’idée de progrès se nourrit de l’opacité qui entoure les expérimentations scientifiques comme les grands choix technologiques, notamment en matière énergétique. Aussi est-il sans doute nécessaire de placer ceux-ci sous un rigoureux contrôle démocratique. Mais refuser toute dérive scientiste ne nous dispense pas de renouer avec le règne de la raison, qui est, depuis deux siècles, la marque des progressistes. Rejeter frénétiquement l’expérimentation scientifique, s’abriter couardement derrière la recherche du « risque zéro », voilà qui pave la voie d’un retour de l’obscurantisme que la vénération de la nature tente d’habiller idéologiquement. C’est, ici encore, l’identité même de la gauche qui est en jeu. Réel et donc rationnel : tel est le socialisme que je veux aider à refonder. »


A lire aussi, un article de Michel Rocard et Michel Pezet dans Libé "Décrispons la gauche":

http://www.liberation.fr/rebonds/261110.FR.php

07 juin 2007

.......Cinglant, drôle et habité: Merci François.......


Les moments-forts de l'intervention de François Hollande au meeting de Nantes pour les élections législatives le 4 juin 2007. Retrouvez ensuite son analyse sur la campagne législative à 6 jours du premier tour.

01 juin 2007

Lumière sur "Cat Power" de son vrai nom: Chan Marshall

La révélation de ton cadeau faite (miss gourgandine), ça y est, je peux réaliser mon article que j'avais tant envie d'écrire sur Chan Marshall, mieux connue sous le nom de Cat Power. Découverte de cette immense artiste par un hasard complet il y a quelques temps sur France 4 qui rediffusait les transmusicales de Rennes 2006. Vraie révélation. Je suis restée scotcher, comme hypnotisée, envoûtée. Dans un premier temps, l'impression de la connaître, peut-être avec la ressemblance frappante que Cat a avec Marie GF (amie de l'alsacienne!). Et puis, lol, constatation faite avec toi gourgandine, Cat se vêt presque toujours de vieilles chemises! Étrange non, que je me sente proche? ;o) Et elle a une manière de danser qui lui est vraiment propre... Moi qui pensais avoir crée tout un style, et bien c'est raté! Tout ça ne sont que détails, qui certes, ont peut-être leur importance dans ma forte addiction, mais Cat Power, c'est d'abord et surtout une voix et des textes. ("autre version de "Lived in Bars")



Venant d’une famille de musiciens et mélomanes – papa aime le gospel, beau-papa le rock psyché et maman se fait appeler Ziggy - la jeune Chan ne pouvait forcément pas passer à côté de cet art. Adolescente, elle découvre les joies d’MTV, les Stones, mais c’est surtout le concert de Bob Dylan auquel elle assiste à l’âge de 15 ans qui changera la donne. Toutes ces mini infos, on les chope sur ce mini film d’une durée de douze minutes ci-dessous : une Cat Power apaisée y évoque son univers, cependant constamment cachée derrière sa frange, une cigarette à la main, s’excusant à n’en plus finir, on la sent tendue et apeurée, peu coutume au trop-plein d’attention qui lui est alors accordé. Cat Power est une fille sensible, à fleur de peau : quand elle se remémore l’écriture de certains morceaux, tel
Empty Shell, ou encore quand elle avoue que le titre The Greatest est "une sorte d’hommage à l’humanité", pas besoin d’être très malin pour apercevoir les yeux tous mouillés de la belle Chan. Et c’est touchant.



Son dernier album,
The Greatest, est probablement le plus grand, le plus beau, le plus envoûtant de tous. La griffe de Cat reste la même : une intensité rare et exceptionnelle, une voix chaude et terriblement captivante. Surtout qu’une fois de plus, la demoiselle n’a rien fait à moitié, puisqu’elle a tout simplement enregistré cet opus avec les meilleurs musiciens originaires de Memphis, ceux du génial Al Green, entre autres. Alors qu’elle aurait pu se perdre dans une grandiloquence inutile, la jeune femme s’est assagie, adoucie mais n’a rien perdu de ce qui fait d’elle une artiste exceptionnelle (merci les Inrocks).



Quoi de plus naturel pour vous faire découvrir cette artiste que de vous la faire écouter.
Commençons par la chanson phare de l'album, "The Greatest". Voici tout d'abord la ver
sion ci-dessous qui a été enregistrée en live sur le plateau de Jools Holland. Je vous propose aussi, une autre version, plus épurée enregistrée, de même, en live sur le plateau de Guillaume Durant sur France 2: --> "The greatest version Durant"



Encore une fois, on retrouve Chan Marshall sur le plateau de Guillaume Durant sur France 2 dans Trafic, en compagnie de Buddy Guy, guitariste émérite. Un petit duo magique entre le voix de Cat Power et le doigté de Monsieur Buddy' Guy.




Cat Power live on Jools Holland: "I don't blaime you". Toujours avec une de ses chemises vous remarquerez ;o) Manque plus que le K-way comme dirait Béné et Fiona ;op et en plus elle est folle je crois (at the end of the film)!



Pour finir, trois Rolling Stone session avec Cat Power. Dans le premier extrait, il s'agit de la chanson intitulée "Crying, waiting, hoping" , suivit de "Remember me" et pour terminer "Love and communication". Ces titres sont sublimes, seules ombres au tableau, les vidéos et le son ne sont pas parfaitement synchronisés, mais ça vaut largement le coup.






Je suis sous le charme de cette fabuleuse artiste, cette voix qui sort de nul part. Mais il fallait bien à cette artiste son côté obscure. L'alcool... il suffit de lire quelques critiques de concert pour comprendre le mal qui la ronge. Faut-il aller la voir en concert? Oui, bien évidemment, mais c'est à nos risques et périls disaient le public:


"Etait-il nécessaire à Chan Marshall de se sentir libre de se bourrer la gueule et de donner le concert le plus décousu et je-m’en-foutiste jamais vu à la Coopérative de Mai ? Voir cette jeune femme fusiller sciemment ses chansons a été un véritable supplice, heureusement traversé par de purs moments de grâce. Car si la chanteuse de Cat Power est saoule, elle garde son inégalable voix et ses morceaux bouleversants (quand la belle dame en robe noire s’en souvient…).

Au cours d’une première partie assurée seule au piano, on ne reconnaît que le très bon I don’t blame you, massacré et joué au milieu d’autres titres enchaînés mécaniquement. Cherche-t-elle à tester son public ? En tout cas, les dents de certains spectateurs commencent à grincer. Quand Madame se saisit d’une guitare, on se dit que le concert va décoller. Et bien non, après une série d’élucubrations crétines, elle s’en prend au responsable des lumières pendant 5 minutes, désireuse qu’elle est de jouer dans le noir ! Après ce qui parait une éternité, elle entonne enfin sa superbe reprise de Satisfaction des Rolling Stones. Pour faire bonne figure, elle massacre consciencieusement ce titre, aidée par quelques crétins hurlant comme des veaux…

A ce moment là, quatre options se présentent aux fans de Cat Power… On hésite entre retourner écouter sa collection de disques tranquillement chez soi, se saouler pour se mettre dans l’ambiance, siffler quand elle part dans ses discours idiots ou bien rester et attendre une accalmie. On choisit les trois dernières solutions… Le miracle se produit après de nombreux palabres, un groupe rejoint la jeune femme perdue et fait décoller - un peu - la soirée. Un guitariste, une violoniste/choriste et un batteur, tous les trois excellents, permettent à Chan Marshall de se concentrer sur son chant. Bien sûr, entre les morceaux, ça dure, ça dure… mais à l’image du déchirant Good woman, les titres joués sont superbes… Le « power quatuor » s’autorise même une reprise des White Stripes, Dead leaves and the dirty ground, hurlée par une Chan Marshall debout et survoltée, on aura tout vu ! Cette soirée chaotique se poursuit par une série de morceaux bouleversants. Sur le dernier d’entre eux, Chan Marshall descend dans le public pour chanter au milieu de ses fans. Elle est là, à un mètre, ce qu’elle chante est si beau qu’on a peine à croire que ces sons miraculeux sont réels. Ce moment rachète en partie la soirée. Mais le groupe salue et rejoint les loges sans accorder de rappel. Les gens qui ont payé 17 Euros méritent sans doute un peu plus de respect de la part des artistes. Si on ne tient pas l’alcool, on attend la fin du concert pour boire… Malgré ces péripéties, il semble que l’addiction à la musique de cette songwriter d’exception soit profonde. Car on n’en veut déjà plus à Cat Power, on souhaite même la revoir très vite dans de meilleures dispositions. En attendant, on se souviendra de ses prestations au Printemps de Bourges en support band de Eels et Placebo, mais aussi de son passage solo bouleversant ici même, il y a trois ans… C’est grave docteur ?"
(Pierre Andrieu)

Heureusement aujourd'hui, elle ne boit plus, alors courez la voir dès qu'elle est de passage près de chez vous!


27 mai 2007

Camarades juristes: Eva, notre mère à tous!


L'ancienne juge d'instruction publie un livre de souvenirs en forme de réquisitoire contre les élites françaises.


Le titre de son livre, "La Force qui nous manque", s'adresse plus à nous qu'à elle. Eva Joly, l'ancienne juge d'instruction du pôle financier du Palais de Justice de Paris, célèbre pour son rôle dans l'affaire Elf, ne décolère pas contre les élites françaises, contre leur complaisance vis-à-vis de la corruption, contre leurs petits arrangements avec la justice, contre l'indulgence coupable de l'opinion publique...

De passage à Paris quelques jours après le départ de Jacques Chirac de l'Elysée, et donc de sa perte d'immunité présidentielle, elle affirme haut et fort, dans une interview à Rue89, que la justice doit reprendre ses droits dans les affaires dans lesquelles apparaît le nom de l'ancien chef de l'Etat. La France, estime-t-elle, se déconsidèrerait à enterrer les dossiers qui concernent le "retraité de l'Elysée", et l'opinion, que l'on sent peu mobilisée sur ce front, ne doit pas s'en désintéresser. (Voir la vidéo)




De même, Eva Joly, dont les récentes activités dans la lutte anticorruption pour le compte du gouvernement norvégien lui ont fait entrevoir tant de secrets de famille franco-africains, ne cache pas sa colère de voir que l'un des premiers chef d'Etat étranger à rendre visite à Nicolas Sarkozy à Paris, n'est nul autre qu'Omar Bongo, le président gabonais, figure emblématique d'une liaison incestueuse entre la France et ses anciennes colonies (Bongo est le deuxième chef d'Etat étranger à rendre visite à Sarkozy, après la présidente du Libéria). La rupture, décidément, n'est pas au rendez-vous, là où elle semblerait pourtant la plus nécessaire. (Voir la vidéo)




Eva Joly revient donc sur le devant de la scène française, non pas officiellement, mais pour livrer "sa" vérité. Celle de son itinéraire personnel, la jeune fille au pair aux tresses blondes venue du pays des fjords, et qui finit par défier le pouvoir politico-affairiste français en menant les enquêtes judiciaires là où elles font le plus mal. Cela donne un livre, écrit en collaboration avec la journaliste Judith Perrignon, qui mêle souvenirs personnels, heureux ou douloureux, et retours sur les leçons d'une action judiciaire qui lui a coûté cher. La petite histoire dans la grande histoire.

On lira avec délectation sa galerie de portraits des hommes puissants qui ont défilé dans son cabinet de juge d'instruction: on y retrouve "le poète", François Léotard; "le comédien", Bernard Tapie, "l'ancien combattant ou plutôt son fils", Jean-François Pagès; "le fils qui fait mentir sa vieille mère", Loïk Le Floch-Prigent...

Et il y a Roland Dumas, "le plus célèbre d'entre eux", "le plus mondain des hommes". Eva Joly cache mal son dégoût de voir que l'ancien ministre des Affaires étrangères de François Mitterrand ne subira qu'une seule condamnation, dans l'affaire de la succession du sculpteur Giacometti. "Tout le monde sait quel homme il est, mais on hausse les épaules et on s'incline devant le raffinement de ce manipulateur. Machiavel est donc un prince", écrit-elle.

Le réquisitoire d'Eva Joly est dérangeant, non pas tant par les faits qu'elle dénonce, que par le "miroir", comme elle dit elle-même, qu'elle tend à la France. Ce qu'on y voit n'est pas reluisant. On mettra cette colère froide sur le dos du tempérament inflexible de cette Scandinave qui n'a pas su adopter nos rondeurs méditerranéennes.

On aurait tort: ce qu'elle dit est d'une actualité brûlante, au moment où le pouvoir politique change, sans que les moeurs n'évoluent. Eva Joly ne pouvait pas espérer mieux, pour illustrer son propos, que de débarquer à Paris au moment où un conseiller du nouveau président passe chez TF1... (Voir la vidéo)





Il y en a un qui va se faire engueuler à VSD...

Pour ceux qui n'auraient pas suivi l'affaire VSD, je mets sur mon blog, l'article de Rue 89 à ce propos. Voyez vous même, c'est assez, comment dire, c'est assez... C'est énorme!!! Petit acte de résistance ou hasard de la programmation publicitaire?




"Une semaine avec les Sarkozy: leur nouvelle vie." A priori, rien de très original dans le VSD de cette semaine. Sauf que lorsqu'on déplie la demi-page publicitaire de couverture, surprise...

Pour agrandir la photo, il vous suffit de cliquer dessus


Et par transparence, l'effet est encore plus saisissant:


Alors, coïncidence ou pas?

Joints par téléphone, la rédaction de VSD et le service de communication de Skoda nous ont assuré qu'il s'agissait d'un pur hasard. Un hasard qui les a d'abord fait rire, avant de les agacer de plus en plus devant le nombre d'appels reçus.

26 mai 2007

A quoi sert un idéal politique?

"Mais si nous découvrons ce qu'est la justice,
jugerons-nous que l'homme juste ne doit lui-même aucunement
différer de la justice, mais lui être à tous égards conforme ? Ou
alors nous satisferons-nous qu'il s'en rapproche le plus possible
et qu'il en participe plus que les autres ?"


Platon, La République

Utopie ou réalité ?


Quel est le programme politique le plus souhaitable ? Celui qui, réaliste, prend les hommes comme ils sont ou bien celui, idéaliste, qui les croit meilleurs qu’ils ne sont ?

A première vue il n’y a pas matière à débat : il faut donner la préférence au réalisme ! A quoi bon imaginer comme Platon dans La République ou Les Lois une société parfaitement juste ? Une société où il n’y aurait par exemple plus besoin de tribunaux ni de châtiments, où chacun remplirait son rôle librement sans jamais faire tort aux autres, est aussi belle que chimérique. Les hommes, dira-t-on, sont incapables d’une telle vertu…

Ne vaut-il pas mieux des projets moins ambitieux, mais plus réalistes, qui n’en demandent pas trop à la faible nature humaine ? D’ailleurs l’expérience ne confirme-t-elle pas tous les jours l’imperfection des hommes ?

Tout idéal politique est peut-être un rêve. Mais le fait qu’on ne puisse le réaliser tel quel n’implique pas qu’il faille y renoncer. Car pourquoi ne pourrait-on pas au moins s'en rapprocher? Mieux, on peut espérer que les progrès seront d’autant plus importants que l’objectif est placé haut. En revanche, moins on demande, moins on obtient.

Il semble même que seule la recherche de la perfection peut améliorer la situation politique. Par exemple l’idéal d’un accord parfait de toutes les libertés n’existe nulle part : c’est une utopie. Mais là réside justement son intérêt, car, en empêchant de se contenter de ce qui est, il rend possible un progrès indéfini dans cette direction. La valeur de l'idéal n’est pas d’exister, mais de faire progresser. Au fond, c’est le rêve qui inspire.

Ainsi, de deux programmes, le plus réaliste n’est pas toujours celui qui se dit tel.




25 mai 2007

Un peu de littérature avant Rolland Garros

Denis Grozdanovitch, champion junior de tennis, récidiviste au squash et à la Courte Paume, éducateur sportif durant de longues années, est un contemplatif contrarié doublé d’un écrivain habile qui se joue des mots et des situations pour nous révéler sa nature profonde : joueur invétéré, adorable séducteur menteur, excellent littérateur, superbe piégeur d’anges et de diables ! Il nous invite à partager de brefs aperçus sur l’éternel masculin, hanté par une fascinante «tyrannie du détail», par une estimable et bienveillante envie de collectionner les traces. On en n’attendait pas moins de ce sauveur du bonheur, obsédé à temps plein comme Lartigue, ce photographe tennisman habité du besoin irrépressible de témoigner des derniers moments d’un monde social en voie de disparition. Il fixe pour nous ces instants fugitifs et merveilleux de l’existence où l’efficacité et la rentabilité, slicées en fond de court, s’effacent devant une gestuelle esthétique et philosophique de l’existence. Sportif face au destin comme sur le terrain, cet ancien «mauvais perdant et plutôt colérique dans l’adversité» va épater la galerie dans cet exercice difficile et réussi De l’art de prendre la balle au bond, et en laisser probablement quelques-uns sur le carreau, face à la complexité réglementaire du jeu de la Courte Paume (sport relativement confidentiel, gare aux paumés).

Ce petit traité, où la compétition à outrance fait plus de
dégâts que de vainqueurs, ratisse avec subtilité et bonne humeur les terrains où les balles de drap, de liège, de chiffon, de caoutchouc ou de cuir, sont à l’honneur. C’est avec une légèreté heureuse et une magie littéraire très personnelle, que Denis Grozdanovitch, éternel joueur hédoniste en marge du pragmatisme moderne, nous initie à la pratique ancestrale et contemporaine des jeux de raquettes. Militant intarissable de l’esprit ludique — plaisir du jeu, gratuité de l’effort, camaraderie au sein de l’équipe — il dresse une galerie de portraits guignolesque et rabelaisienne. Adepte du bovarysme, ce fervent disciple de Jules de Gauthier souligne avec drôlerie et finesse les glissements mentaux pervers des sportifs de tout poil, amateurs et professionnels, à travers sa longue et perplexe expérience du sacerdoce de l’enseignement d’une mécanique gestuelle qu’il préfère sagement vivre comme une démarche spirituelle. «À une époque d’efficacité et de rentabilité à tout prix, engager la question du style en sport, et notamment au tennis, relève de la provocation désuète ou de la légèreté inconsciente». Le bonheur de donner faisant le bonheur des écrits et des lectures, et toujours selon la logique compensatoire qui lui est chère, Denis Grozdanovitch nous montre à grand renfort de rires, rouerie, courage, pratique de l’intox, travail de sape et j’en passe, le subtil chemin emprunté par de belles âmes. «C’est d’ailleurs à cela que sert principalement la littérature : créer une camaraderie de soutien moral à distance entre ceux qui éprouvent les plus grandes difficultés à s’intégrer au monde tel qu’il est !» Instants de grâce, poésie, beauté du geste, fluidité du mouvement, partage dynamique, complice, contagieux. Tous les insouciants heureux qui habitent ses pages déclarent leur engouement éphémère, passager, amoureux pour le sport. «Pour ma part, il me semble que la pratique du jeu de paume, pour ne pas le nommer, a toujours été liée, plus ou moins inconsciemment, avec celle de l’écriture». L’émotion que suscite le style de Denis Grozdanovitch — alternance de dialogues emportés ou pleins de bon sens, clichés entendus au café du commerce, gouaillerie, petits traités philosophiques, réflexions précises, détaillées et profondes, citations littéraires lumineuses, longues phrases élégantes d’une exigence esthétique et sensuelle rares — au-delà de la cocasserie ou de la dramaturgie latente des scènes évoquées et tirées de ses précieux carnets, pousse le lecteur passionné — avec un art consommé de la dérision — à faire un parallèle : le sport et la littérature demeurent-ils toujours aujourd’hui un plaisir, un besoin irrépressible de transmission, une vie rieuse par procuration, une gratuité ludique ? Avec Denis Grozdanovitch, nous n’en doutons plus !

Pascale Argued


De ce face-à-face entre deux joueurs, entre deux équipes, c’est d’une certaine façon une vision du monde et de ses équilibres, des hommes et de leur commerce qui se révèlent. Quelles réflexions peuvent déclencher un affrontement sur la terre battue : sur le courage, l’obsession, la rouerie ? Y a-t-il un art de l’intox pour saboter le jeu d’un rival… la force d’un ennemi ? L’enseignement doit-il être considéré comme un sacerdoce quand la part de la psychologie se révèle plus importante que la technique ? Pourquoi l’esprit d’équipe est-il aussi important en sport que dans l’Histoire et dans la vie ? En une dizaine de textes - où selon son humeur, il se révèle philosophe, physicien, psychologue ou juste amoureux du sport - De l’art de prendre la balle au bond est un authentique traité de plaisir, d’apprentissage, d’humour.« Quand la balle arrive, pour bien la renvoyer, il faut la prendre au centre du tamis. En littérature, c’est pareil. Si vous vous trompez sur le détail significatif, ça ne résonne pas », affirme l’auteur avec qui on peut être sûr que la balle est frappée au centre … et avec inspiration.

Pour conclure, je vous rappellerai chers lecteurs, que "De l'art de prendre la balle au bond", il est toujours plus facile de jouer avec les mots que de jouer sur les lignes! Fins limiers, nous nous entendons ;o)

Dans quel monde vit-on?


Ce que l'on pouvait lire il y a quelques temps sur la devanture d'une boulangerie dans un petit village de campagne... Mais où va le monde, je vous le demande?


"L'opinion publique est la clé. Avec l'opinion publique, rien ne peut faillir. Sans lui, rien ne peut réussir. Celui qui manipule les opinions est plus important que celui qui applique les lois."

Abraham Lincoln


"Des centaines de milliards de dollars sont dépensés chaque année pour contrôler l'opinion publique."

"Il est une chance que les gens de la nation ne comprennent pas notre système bancaire et monétaire, parce que si tel était le cas, je crois qu'il y aurait une révolution avant demain matin."

Henry Ford

"La plupart des gens préfèrent croire que leurs dirigeants sont justes et équitables même en face de preuves du contraire, puisque lorsqu'un citoyen reconnaît que le gouvernement sous lequel il vit ment et est corrompu, il doit décider de ce qu'il compte faire.

Poser des actions face à un gouvernement corrompu représente des risques d'atteintes à sa vie ou à celles d'êtres chers. D'un autre côté, choisir de ne rien faire implique de trahir toute idéologie personnelle "de défense de ses principes".

La majorité des gens n'ont pas le courage de faire face à ce dilemme. Par conséquent, la plupart de la propagande n'est pas conçue pour tromper l'esprit critique, mais simplement pour donner aux lâches d'esprit une excuse pour ne pas penser du tout."





11 mai 2007

Journée de commémoration de l'abolition de l'esclavage

Dans le cadre de la commémoration de l'abolition de l'esclavage, une sculpture de Fabrice Hyber a été inaugurée dans le jardin du Palais du Luxembourg en présence de nombreux responsables politiques, notamment de Jacques Chirac et de son futur remplaçant. Il s'agit d'une sculpture de bronze symbolysant l'abolition de l'esclavage. L'oeuvre polychrome de 3,70 m de haut constituée de trois anneaux est nommée "Le cri, l'écrit" car elle symbolise "le cri, marque de l'abolition de l'esclavage, un asservissement aboli par les textes, mais aussi la mise en garde contre l'esclavage moderne".
Selon le plasticien, l'abolition de l'esclavage est symbolisée par "l'anneau de chaîne ouvert, l'anneau fermé c'est que tout peut recommencer et le piètement c'est le retour aux racines, mais c'est aussi la Terre qui est un boulet", écrit-il.


En ce jour de commémoration, Youssou N'Dour a magistralement interprété au cours de cette cérémonie d'inauguration au jardin du Luxembourg une chanson intitulée "New Africa", un chant de l'espoir du continent africain et du monde noir. Plus que jamais, nous devons nous mobiliser contre cette infamie. L'honneur de la France est d'être à la pointe de ce combat pour la dignité et les droits de l'Homme.





04 mai 2007

Pourquoi Jean-Marcel Jeanneney, ancien ministre du général de Gaulle, votera Ségolène Royal le 6 mai prochain

Jean-Marcel Jeanneney, né le 13 novembre 1910 à Paris, est un homme politique et un économiste français.

Fils unique de Jules Jeanneney (député, président du Sénat, ministre d'Etat du gouvernement provisoire - 1944-1945-), il est licencié ès lettres, diplômé en économie à l'Ecole libre des sciences politiques (1936), docteur en droit et agrégé de sciences économiques. Il a enseigné aux Universités de Grenoble et de Dijon. Il est lieutenant de chasseurs alpins en 1939-1940.

Il est le père de huit enfants dont Jean-Noël Jeanneney, ancien président de Radio France et ancien président de la Bibliothèque nationale de France (jusqu'au 1er avril 2007).

De 1944 à 1946, il est directeur de cabinet de son père, ministre d'État dans le Gouvernement provisioire de la République française. Il participe au comité Rueff Pinay, réuni en 1958 par Jacques Rueff pour étudier la réforme économique française. Ministre de l'Industrie, puis de l'Industrie et du commerce dans le gouvernement Debré (1959-1962), il est ensuite nommé ambassadeur et haut représentant de France en Algérie (juillet 1962 - janvier 1963), le premier après l'indépendance.

Il est nommé au Conseil économique et social en 1964, et est ministre des Affaires sociales du 8 janvier 1966 au 31 mai 1968 dans les gouvernements Pompidou 3 et 4. Lors des élections législatives de juin 1968, il est élu député (UDR) de l'Isère contre Pierre Mendès France. Il est ministre d'État chargé de la Réforme constitutionnelle et de la régionalisation du 10 juillet 1968 au 20 juin 1969 dans le gouvernement Couve de Murville, puis assume l'intérim du ministre de la Justice du 28 avril au 20 juin 1969. Il est en charge du dossier de la régionalisation et la réforme du Sénat qui est repoussé lors du référendum du 27 avril 1969, entraînant le départ du général de Gaulle.

De 1967 à 1989, il est maire de Rioz (Haute-Saône). Il siège également au Conseil général de la Haute-Saône.

En 1974, il appelle à voter pour François Mitterrand au second tour de l'élection présidentielle. Il vote également pour le candidat socialiste en 1981, mais sans prendre position publiquement, « en raison de [ses] relations amicales avec Barre». En 2007 il appelle une fois de plus à voter pour le candidat du Parti Socialiste dans une lettre adressée au Nouvel Observateur et relayée sur le site de Ségolène Royal.

Il enseigne comme professeur de politiques économique à l'Université de Paris I à partir de 1970 et entre à la Fondation nationale des sciences politiques (FNSP). Il participe en 1981 à la création de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), et le préside jusqu'en 1989.


Plusieurs fois ministre du général de Gaulle de 1959 à 1969, Jean-Marcel Jeanneney, professeur de droit et économiste de renom, est l’une des grandes figures de la Vème République. Il compta parmi les artisans du redressement économique et industriel de la France, mais joua également un rôle considérable au moment de l’indépendance de l’Algérie, en tant qu’ambassadeur et haut représentant de la France à Alger en 1962-1963. Avec la confiance jamais démentie du général de Gaulle, il fut un infatigable défenseur de la République et de l’Etat. Ce parcours s’inscrit dans une destinée familiale…



Il a aussi fait paraître une lettre ouverte à Mme Ségolène Royal dans le nouvel observateur publiée dans la chronique de M. Jacques Julliard.


Ségolène et de Gaulle


NOUVELOBS.COM


Le général de Gaulle – c’est une première dans l’histoire de l’élection présidentielle depuis 1958 – aura été totalement absent de la campagne en cours. C’est pourquoi je crois utile et même nécessaire, le temps et l’espace d’une chronique, de m’effacer au profit de la "Lettre ouverte à Ségolène Royal" que nous a adressée Jean-Marcel Jeanneney, le dernier ministre survivant, avec Pierre Messmer, du général de Gaulle.


"MADAME, je ne vous ai entendue et vue qu’à la télévision. Mais vos propos, votre manière d’être, ont fait que, depuis plusieurs mois déjà, j’étais enclin à voter pour vous le 22 avril. Ayant lu attentivement votre livre, "Maintenant", je ne doute plus de le faire.

Je suis un très vieux monsieur. Ministre du Général de Gaulle à trois reprises, je fus un des rares qui eurent l’honneur d’être reçu par lui à Colombey, après qu’il eut, en parfait démocrate, démissionné de la présidence de la République parce que désavoué lors du référendum qu’il avait décidé.

Je suis fidèle à sa mémoire. La France, au cours de sa longue histoire, n’a guère eu de chef d’Etat de cette envergure, parfaitement indépendant de toutes les puissances financières et de tous les dogmes politiques, ne se laissant intimider par quiconque, discernant ce qu’allait être l’évolution du monde et percevant ce qu’étaient les intérêts à long terme de son pays. Mais je n’ai jamais cru à la possibilité d’un gaullisme sans de Gaulle et je me suis vite désolidarisé de ses prétendus héritiers.

Cela dit – et sans vouloir vous écraser sous une telle référence en vous assimilant à cette très haute figure – j’ai le goût de vous dire que je constate d’assez nombreuses analogies entre ses idées et les vôtres, telles qu’elles apparaissent au long de vos trois centaines de pages. D’abord le volontarisme politique, puis l’attachement à la nation, à son passé et à son avenir, comme fondement nécessaire aux solidarités entre les individus vivant sur son sol ; la prise en compte des aspirations populaires mais sans soumission systématique à l’opinion ; l’idée, que de Gaulle énonça dès mars 1968 dans un discours à Lyon, que les activités régionales sont les ressorts de la puissance économique de demain ; encore, le fait que la France, dans un mode menaçant, ne doit pas renoncer à une puissance militaire forte.

Entre vous et lui, il est encore un trait commun : quand on lui exposait un problème de façon abstraite, il vous interrompait : "Alors ! Pratiquement, que proposez-vous ?" Or toujours vous proposez ou esquissez une solution concrète.

J’ajoute que vous rejoignez le général de Gaulle sur trois points, de grande importance. Le premier est la sobriété que vous voulez dans le comportement quotidien de la présidence de la République et du gouvernement. Le deuxième est le recours à l’article 11 de la Constitution, que vous devrez inévitablement utiliser pour modifier celle-ci, en particulier concernant le Sénat. Le troisième est que, comme lui, vous vous appuyez sur un parti, ce qui est indispensable, mais que, comme lui, vous êtes d’un tempérament assez fort pour pouvoir, quand besoin est, vous en affranchir.

Madame la candidate, je vous souhaite de tout cœur bonne chance et vous assure de la grande considération que j’ai pour votre culture gouvernementale, pour votre intelligence, votre sensibilité et votre caractère."


Coïncidence. Au moment où Jean-Marcel Jeanneney nous adressait cette lettre, dont il n’est pas nécessaire de souligner l’importance et l’originalité, Jean-Noël Jeanneney, son fils, quittait la présidence de la Bibliothèque Nationale de France. "Atteint par la limite d’âge", comme on dit. Mais derrière ce crétinisme administratif, il y a le sectarisme partisan : avant de quitter le pouvoir, Jacques Chirac sature la haute administration de ses créatures, dont évidemment l’ancien ministre de François Mitterrand n’était pas. Jean-Noël Jeanneney aurait très bien pu bénéficier des dispositions qui ont permis aux présidents de l’Opéra de Paris ou du Musée Guimet d’achever leur mandat au-delà de cette limite... Ségolène Royal a promis de mettre fin à ces mœurs claniques. En attendant, saluons celui qui est devenu en cinq années seulement un grand président de la BNF. Il lui a redonné la sérénité, l’initiative, la fierté de sa mission. Grâce à lui, la BNF a quitté la rubrique des faits divers et des conflits sociaux pour celle de la recherche et de la culture. Un grand serviteur de l’Etat ! J.J.

(le jeudi 12 avril 2007)

27 avril 2007

Mstislav Rostropovitch nous a quitté

Mstislav Leopoldovitch Rostropovitch, violoncelliste, chef d'orchestre et pianiste russe, né le 27 mars 1927 à Bakou (Azerbaïdjan) est décédé en ce jour à 80 ans.

Promouvant l'art sans frontière, la liberté d'expression et les valeurs démocratiques, Mstislav Rostropovitch n'était pas très bien vu du régime soviétique. Son amitié avec Alexandre Soljenitsyne et son soutien aux dissidents du régime en place furent la cause d'une disgrâce officielle au début des années 70. Il fut banni de nombreux groupes musicaux puis déchu en 1974 de sa nationalité soviétique pour « actes portant systématiquement préjudice au prestige de l'Union soviétique ».

Rostropovitch, sa femme et leurs enfants quittèrent alors l'Union soviétique et s'installent aux États-Unis l'année suivante.

Sa prestation le 9 novembre 1989 aux toutes premières heures de la chute du mur de Berlin, assis sur une chaise contre un pan de ce mur lui valu d'être connu dans le monde entier.

Rostropovitch fut plus qu'un musicien ce fut un inventeur. Ceci tenait évidemment à sa façon d'appréhender son instrument.

(Souces: Wikipédia)

Mstislav Leopoldovitch Rostropovitch était pour moi l'un des plus grand violoncelliste au monde. Son oeuvre demeurera intemporelle.



28 mars 2007

Deux coups de coeur: ADRIENNE PAULY et ROSE

Dégentées chacune à leur manière, un peu d'air frais, de nouveaux univers, ça fait du bien parfois.

Respirez un grand coup,
bonne découverte!

Mais attention, risque de dépendance sévère


L'UNIVERS ROSE

http://www.dailymotion.com/video/x116c0_keren-rose-la-liste


http://www.dailymotion.com/video/x1jxkv_rose-lacide

Live au Tremplin d'Ivry, le 23 mars 2007
Le son n'est pas top, mais voici les paroles de "L'acide":


Si je suis là, lamentable,
L'âme en peine, Inconfortable,
Dans cette ville sans visage,
Cent fois j'ai manqué de courage

Si je m'abîme, si je me brime
Dans ce décor triste et sublime
Si je me nuis, nuit après nuit
Jour après jour, mon amour

Refrain:
Si je prie et si j'écris,
Si je vis comme on parit,
Si j'écrase mon coeur vide
Pour en extraire l'acide,
Si je pleure ou si j'implore
Le ciel, la vie ou la mort,
Si je meurs et si je mords
...Alors j'y pense encore

Si je ris comme tous ces gens,
Gentiment montrer ses dents,
Saluer comme on insulte
Faire l'amour comme on exulte

Si je bois et si je nole
Ma chaude peine dans mon sang-froid,
Si je saigne et si je signe
De mes larmes ton coeur indigne

Refrain
Si je me brise aussi souvent
Pour une bise un mauvais vent,
Si le soleil ne m'atteint pas
Si le sommeil ne m'éteint pas

Si mes lèvres traînent mes chagrins,
Mes regrets de tout et de rien
Si mes rêves traînent le matin,
Au lieu de vivre je me souviens...

Refrain

Si je prie et si j'écris,
Si je vis comme on parle,
Si j'écrase mon coeur vide
Pour en extraire l'acide,
Et je pleure ou puis j'implore
Le ciel, la vie ou la mort,
Et je meurs et puis je mords
...Alors j'y pense encore.

L'UNIVERS ADRIENNE PAULY

http://www.dailymotion.com/video/x1f2x7_interview-adrienne-pauly-2007

http://www.dailymotion.com/video/x185lk_adrienne-pauly-votez-moi

http://www.dailymotion.com/video/x1f34s_repet-adrienne-pauly-victoires-2007

http://www.dailymotion.com/video/x1gg71_adrienne-pauly