13 février 2007

Dimanche 11 février, un moment historique pour la gauche!

Premier temps fort du rassemblement du Parti socialiste à Villepinte, dimanche 11 février, le premier secrétaire du PS François Hollande est intervenu à la tribune après une matinée consacrée à la "restitution de débats participatifs" et à l'analyse des "cahiers d'espérances" (synthèse des débats participatifs).


Le discours de combat de Hollande enflamme les militants


Le premier secrétaire du PS a consacré l’essentiel de son discours à une attaque en règle de Nicolas Sarkozy.


Accueilli par des milliers de militants debout, François Hollande s’est lancé dans un discours de combat, enflammant la salle du Parc des expositions de Villepinte, jusqu’ici plutôt frileuse. La campagne présidentielle «s'engage vraiment aujourd'hui», lance le premier secrétaire du PS. Avec un adversaire tout désigné : «Sarkozy porte le bilan de la majorité depuis 2002».

«A tous ceux qui pensent que le chômage a baissé, que les violences ont reculé, je les appelle à voter pour Nicolas Sarkozy, le bon candidat pour un mauvais bilan». Associant le ministre de l’Intérieur à la majorité sortante, le premier secrétaire fait de Ségolène Royal la «seule candidate qui porte le changement».

«Le choix qui doit être fait au second tour, c’est le choix de la droite contre la gauche», martèle Hollande. Un appel, à l’extrême gauche, pour laquelle le premier secrétaire assure avoir du «respect». Quant au troisième homme, François Bayrou, «il n’y en a qu’un, c’est celui de l’extrême-droite», assure François Hollande, qui insiste : «C’est au premier tour que ce jouera l’élection présidentielle».
Et le premier secrétaire enchaîne avec le bilan de Nicolas Sarkozy, qu’il s’emploie à associer à celui du chef de l’Etat. Revenant sur la bourde de ce dernier sur l’Iran, le premier secrétaire est impitoyable : «Soyez indulgent, il va bientôt quitter la scène, laissez-le se retirer». Il s’en prend ensuite à la «confusion des moyens de l’Etat et de ceux de Nicolas Sarkozy, à «ce mélange des genres». «C’est tout de suite qu’il faut qu’il quitte le ministère de l’Intérieur», assure Hollande. «Sarkozy, démission !», lance alors la salle.

Pour le premier secrétaire, si Nicolas Sarkozy a «changé», «c’est qu’il n’était pas mieux avant, et qu’il ne sera pas mieux après». Et de s’attaquer à l’emploi par le candidat de l’UMP de références propres à la gauche, comme Jaurès ou Blum. Pour Hollande, cet emprunt est le signe du manque de références de la droite. «Il n’allait quand même pas citer Giscard», raille le premier secrétaire. «Mais pourquoi n’a-t-il pas dit Chirac ?». La salle s’amuse. «Mais les conquêtes, le progrès social, qui les a faites ? C‘est la gauche !».

"Tout commence aujourd'hui. Il faut gagner la bataille du coeur et des esprits", a-t-il conclu en ajoutant "Nous sommes au rendez-vous du 6 mai, nous sommes prêts, confiants dans nos idées, nous sommes là avec une seule ambition faire gagner la France et porter Ségolène Royal à la présidence de la République".

http://www.dailymotion.com/video/x16su6_francois-hollande-11022007-1er-part

http://www.dailymotion.com/video/x16t1c_francois-hollande-11022007-2e-part

http://www.dailymotion.com/video/x16t5g_francois-hollande-11022007-3e-part


Le ciel est lourd, dimanche, au-dessus du parc des expositions de Paris-Nord / Villepinte. Une météo toute symbolique, alors que Ségolène Royal s’apprête à tenir son grand meeting de campagne. Un meeting que tout le monde, militants socialistes en premier lieu, s’accorde à juger décisif.
Pour parvenir jusqu’au hall numéro 5, où se tient le meeting, militants et sympathisants doivent accomplir à pied un périple au travers d'immenses salles vides. «Le parc de Versailles était mieux. Au moins, en sortant, tu as des restaurants, tu es au milieu de la ville. Ici, tu n’es au milieu de rien », lance, mi-ironique, mi-sérieux, un militant. Dans la salle, nombre de chaises au fond de la salle sont encore vides, malgré les 7.500 personnes annoncées par le PS. L’afflux de sympathisants viendra à 14 heures, avec l’arrivée de la candidate, qu’on appelle ici par son seul prénom.

Dans le public, l’heure n’est pas à la fête, malgré les drapeaux et les cris des militants des jeunesses socialistes. Une certaine gravité se lit sur les visages, attentifs alors qu’une série de premiers secrétaires fédéraux font, à la tribune, un bilan des débats participatifs. Des réunions à laquelle la plupart des gens présents ont assisté.
Mais ce que les militants attendent, c’est le discours de leur candidate. Pour tous, ce sera «un tournant».

Ségolène Royal : "Avec moi, rien ne se fera sans vous"

Présage favorable ? A Villepinte, les nuages du matin ont laissé place à un beau ciel bleu. Même la scène installée le matin a changé. Avant l’arrivée de la candidate, une musique techno se charge de chauffer la salle, qui est debout. Les 8.000 participants ont été amplement dépassés. Les organisateurs parlent de 15, puis 20.000 personnes.

Le PS affiche l’union : une caméra montre à la salle Fabius, Rebsamen, Mauroy, Aubry, Montebourg, Emmanuelli, Guigou ou Strauss-Kahn. Quelques stars, aussi, comme Yvan Le Bolloch ou Lambert Wilson, sont présents. Tous sont acclamés.

Avant la venue de Ségolène Royal, la salle patiente en regardant une rétrospective en vidéo des débats participatifs, dont nombre d’extraits étaient déjà disponibles sur le site Désirs d’Avenir.

Enfin, la candidate du PS arrive. Vêtue d’un rose de circonstance, sourire aux lèvres, elle patiente, pendant que la salle scande «on va gagner». «Vous êtes venus parce que, même si je n’en manque pas, vous avez voulu m’apporter votre courage », lance Ségolène Royal, « heureuse de voir toute la famille de la gauche rassemblée ».

Mais c’est «à tout le peuple Français » que Ségolène Royal veut s’adresser. «Je vous ai écouté », explique-t-elle, «cette parole que vous avez prise, je vous demande de la garder». «J’ai besoin de vous, vos intelligences, de vos exigences, pour construire une France plus juste», ajoute la candidate. «Avec moi, plus jamais la politique ne se fera sans vous».

Et la candidate de proposer «un pacte d’honneur et de confiance» aux Français. «Le temps de l’imagination et de l’audace est venu. Je n’oublierai jamais personne, car pour qu’elle se relève, la France a besoin de chacun et de chacune d’entre vous».


Les 100 propositions de Ségolène Royal

"La candidate socialiste détaille ses 100 mesures pour la France".

Les «cahiers d’espoir», c’est le nom que la candidate socialiste a donné aux synthèses de ces débats participatifs, sur lesquels elle est revenue tout au long de son discours. «Vous m’avez dit des choses simples fortes, vous m’avez dit que chaque nouveau droit devait aller avec des devoirs, vous l’avez fait avec une rigueur qui m’oblige», explique-t-elle.

Des débats participatifs, la candidate socialiste est revenue avec des mesures empruntes de pragmatisme. Promettant de «réconcilier les Français avec l’entreprise», mais aussi de mettre fin au «règne du profit financier insupportable». De même, si une grande «réforme de l’Etat» est au programme pour «donner un coup de jeune à cet Etat centraliste et jacobin», elle sera faite «au service des agents publics».

Smic à 1.500 euros et droit au premier emploi

La candidate a organisé son discours autour de grands pôles, et choisit de commencer par l’économie, et la lutte contre «le lien social qui se délite», avec une série de mesures-phare : Smic à 1.500 euros, sécurité sociale professionnelle, mais aussi «revenu de solidarité active» ou encore plan logement, clairement marquées à gauche.

Elle a multiplié également les signes en direction de la jeunesse, évoquant longuement l’école, «cœur battant de la République, le creuset où se forment tous les futurs citoyens », mais aussi les jeunes actifs, pour qui elle veut «le droit à un premier emploi au bout de six mois » ou encore un «prêt gratuit de 10.000 euros ». Police de quartier et réforme des institutions

Ségolène Royal est revenue ensuite sur la thématique de la sécurité, qui lui a permis de lancer quelques attaques contre son adversaire de l’UMP. «Je ne veux pas traiter les délinquants comme des sauvages ou des barbares », explique la candidate, qui veut «une sanction ferme, rapide et proportionnée », et le retour de la police de proximité.

Elle a évoqué également l’environnement, mais aussi les institutions, avec «une République nouvelle» : mandat unique, réforme du Sénat et abrogation du 49.3. Sans oublier la «démocratie participative », avec une proposition de loi d’initiative citoyenne à partir d’un million de signatures.

Europe sociale et «valeurs universelles » de la France.

La dernière partie de son discours s’est concentrée sur l’Europe et la place de la France dans le monde. Ségolène Royal a souhaité inscrire «la croissance et l’emploi » dans les «statuts de la Banque centrale européenne », mais veut aussi une «Europe qui protège ses citoyens », avec un «protocole social». A propos de l’international, enfin, la candidate a évoqué «les valeurs universelles» portées par la France qui «pèsera de tout son poids pour que soit respecté le droit international» et se refusera «à sortir de l’histoire».

Elle a consacré un long passage à l’Afrique, évoqué les «liens séculaires et très forts » avec la Russie, ainsi que le «réalisme et l’ambition» dont la communauté internationale doit faire preuve face au Proche-Orient. Ou encore les Etats-Unis, «emportés parfois jusqu’à l’erreur par le poids de leur puissance ».

Les Français «aiment la France grande, ouverte, accueillante aux opprimés », lance encore Royal, et «je serai la présidente de cette République là », qui «sur la scène du monde aussi, travaillera à un ordre juste ».

http://www.dailymotion.com/video/x16tj5_segolene-discours-de-villepinte



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