Les étudiants et chercheurs de la Bibliothèque François Mitterrand travailleront-ils bientôt sous l'œil protecteur du faucon pèlerin ? C'est en tout cas le souhait qu'a formulé Jean-Noël Jeanneney, le 16 juin 2004, lors d'une conférence de presse commune avec la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO).
C'est bon, ça c'est fait!, bonne initiative!
Or, la BNF a plusieurs atouts pour attirer les faucons. D'abord, les oiseaux s'installent toujours dans des lieux hauts placés et devraient apprécier la vue dégagée sur la capitale qu'offrent les toits des tours, situés à 80 mètres du sol. Ensuite, la situation géographique du site François Mitterrand est idéale. S'élevant sur les bords de la Seine, il se trouve sur une route naturelle pour les faucons. Plusieurs couples vivent déjà dans deux foyers non éloignés du fleuve, en Bourgogne et tout le long des côtes normandes. D'autres abris pour les oiseaux ont d'ailleurs été construits par la LPO tout au long de la Seine.
Pas de réintroduction de force
Plus généralement, le partenariat entre la bibliothèque et la LPO vise à mieux faire connaître les faucons pèlerins au grand public et à mettre en évidence la possible cohabitation de l'homme avec ce rapace. Or, le faucon pèlerin a bien failli disparaître à la fin des années 60 où l'on ne comptait plus que quelques dizaines de couples en France, contre 1 500 aujourd'hui. Par sa médiatisation, le partenariat doit encourager d'autres initiatives similaires. La région Ile-de-France va ainsi éditer un cahier technique décrivant tous les moyens à mettre en œuvre pour favoriser le retour du faucon pèlerin. La présence de nichoirs n'est d'ailleurs pas toujours nécessaire étant donné que les faucons ne construisent pas systématiquement de nids.
La motivation de la BNF n'est pas uniquement de préserver la diversité de la faune.
L'arrivée d'un couple de faucons sur les toits de la bibliothèque aurait une autre conséquence bénéfique pour les usagers.
Depuis sa création et plus particulièrement ces dernières années, le site François Mitterrand souffre de la présence envahissante de pigeons et étourneaux.
Au cours de l'hiver 2003/2004, environ 25 000 étourneaux passaient leurs nuits dans le rez-de-jardin.
Et, outre le déséquilibre de l'écosystème urbain qu'elle traduit, cette présence entraîne de nombreux désagréments tels que des nuisances sonores ou des collisions d'oiseaux sur les baies vitrées.
"En 2002, 130 oiseaux ont ainsi été retrouvés morts aux pieds des tours", note une responsable de la BNF.
L'arrivée d'un prédateur comme le faucon pèlerin réduirait mécaniquement la présence de ces oiseaux. A condition que tout soit mis en œuvre pour qu'il se sente vraiment chez lui et puisse ainsi veiller longtemps sur les lecteurs de la BNF...
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